mercredi 31 décembre 2008

Concours Plumes en Herbe : les lauréats et une petite interview

Le concours Plume en Herbe organisé par l'association Forgesonges vient de faire connaître son palmarés. Il se trouve que j'ai eu l'honneur de faire parti du jury et que nous avons eu des textes de niveau assez relevé. Voici donc la liste des heureux gagnants :

L'ours et l'ombre
La barrière d'Arkhan
Cortex Connection
Au large d'Ildéïade
Les Lumineux
Sourire Cobalt
Byblos
Allegro ma non troppo
Premières lignes
Une liberté au goût d'acier
(j'édite dès que je suis informé du nom des auteurs).

Ces dix textes seront publiés en recueil par les Editions Icare. Les malheureux perdants eux n'ont pas tout perdu si on ose dire car ils seront publiés sur le site de l'association sauf volonté contraire des auteurs. D'ailleurs quelques textes y sont déjà, ce qui vous permettra de les découvrir.

J'ai interviewé Frédéric Hubleur, l'un des responsables de l'association Forgesonges qui vous en rèvèle plus sur ce concours :

1- Comment est venu l'idée d'organiser le concours Plume en Herbe ?
L'association ForgeSonges a toujours été pensée dans une dimension "multi-médias". Même si notre occupation première est le jeu de rôles, nous avons toujours cherché aussi à viser le roman, la BD, le jeu de cartes, le jeu video, les nouvelles, etc. Tous les loisirs de l'imaginaire en fait. Et nous cherchons aussi à émuler la créativité. Ca faisait un moment que l'idée d'un concours de nouvelles me trottait en tête, parce que j'adore lire, parce que j'adore écrire. C'était une idée de longue date de l'association. Et j'avais vraiment à coeur de la concrétiser. Ca a été fait par le contact avec l'éditeur Icare qui a montré tout son intérêt pour la chose...


2 Pourquoi avoir choisi comme thème "de la chair à l'acier" ?

On a discuté en interne d'idées de thèmes sans arriver à se mettre d'accord. Finalement c'est la proposition de l'éditeur qui a été retenue. Elle semblait permettre pas mal de variété.


3 Quel bilan tire vous de l'opération ?
Très positif. Je ne pensais jamais recevoir autant de textes. 70 participants! C'est énorme. Je crois que la possibilité d'une édition papier a bien joué pour attirer des participants. En tout cas c'est un bon succès. Du coup, on a du réorganiser un peu les lectures du jury pour que tout puisse être lu.
Très positif aussi à la lecture. Il y avait du bon dans presque tous les textes. J'ai beaucoup apprécié de découvrir ces univers de l'imaginaire aussi variés qu'intéressants.
Je reste sur ma faim quand à l'interaction entre les participants. Sur notre concours de création de jeux de rôles Démiurges en herbe, les participants discutent sur notre forum, l'ambiance est très chaleureuse, animée, agréable. C'était nettement moins marqué dans le cadre des Plumes en herbe, dommage. Mais rien de grave à mon avis. D'ailleurs cela évolue maintenant, après le concours, avec les discussions autour des textes non retenus et parus sur notre site.


4 Quels sont les textes qui t'ont le plus marqué parmi ceux que tu as lu ?
C'est évidemment très subjectif. Mais je dois dire que j'ai effectivement mes chouchous... "Byblos" m'a fait beaucoup d'effet, en abordant une période peu traitée en littérature, avec un angle très agréable, et dans un texte prenant et sympa à lire. "L'Abeille" est ausi un texte que j'ai beaucoup aimé, avec des questions très intéressantes et un angle d'approche qui m'a beaucoup plu. J'ai beaucoup aimé l'action de "Plume", et l'univers aussi, un texte que j'ai vraiment apprécié. "Podom" aussi m'a vraiment plu, avec l'explication de son titre et sa virée dans le sombre. Dans "Allegro Ma non troppo", j'ai trouvé aussi une belle approche, l'aspect musical m'étant particulièrement agréable. Et puis "Apnée" encore qui m'a fait un effet assez sympa. "Les Je sont dans le sac" m'a beaucoup marqué aussi, par son côté complètement surréaliste et décalé.
Dans l'ensemble, comme je l'ai dit avant, il y avait du bon dans la plupart des textes. Et je trouve que ce concours était vraiment une bonne expérience.

mardi 30 décembre 2008

L'énergie dans la science fiction

Je ne crois pas me souvenir que la thème du réchauffement climatique lié à l'utilisation des gaz à effet de serre ait été traité avant les années 90. Or cette théorie commençait à être envisagée par les scientifiques dès la fin des années 60. Les 60 et 70 ont plutôt était celles de l'hystérie anti nucléaire. Et je pense pas me souvenir qu'aucun récit de SF se déroulant dans le proche futur ait traité de l'après pétrole. En tout cas avant les années 90.
C'est dans les récit du futur lointain et notamment les space opera que l'on envisage de nouvelles sources d'énergie. L'électricité est produite par des centrales nucléaires ou par des systèmes de piles à combustible. Pour les véhicules c'est plus compliqué. Chez Jack Vance les personnages utilisent pour se déplacer de nombreux engins terrestres ou aériens. Mais on ne connaît jamais la source d'énergie qui sert à les propulser. Il ne s'agit pas de négligence de la part d'un auteur qui pousse le détail jusqu'à la maniaquerie comme Vance. Mais c'est plutôt pour ne pas paraître ridicule. Vance se souvient sans doute encore des auteurs de l'âge d'or et de leurs vaisseaux fonctionnant au fuel. (:-).
Par contre le répulseur du land speeder de Luke Skywalker est alimenté par une micropile atomique. On a vu au fil des années outre les piles atomiques, le magnétisme, des batteries d'anti matière ou même le magnéto hydro dynamisme bien vite discrédité par les élucubration ufologiques. Par contre il semble que les énergies renouvelables soient les parents pauvres de la réflexion de la SF sur l'énergie jusqu'à une date très récente. On voit certes passer une éolienne dans "Animaméa" de Richard Canal mais c'est assez annecdotique. Et puis la barge à voile de Jabba le Hutt dans "le Retours du Jedi" est alimentée par une voile solaire. Mais ce genre de détail est plutôt rares avant la deuxième moitié des années 90.

lundi 29 décembre 2008

Mirinar, et ça repart.

Je vous ait déjà parlé de l'excellent roman feuilleton, "les Chimères de Mirinar" de Vincent Mondiot et Raphael Lafarge. Ces deux auteurs viennent tout juste de lancer la deuxième saison de leur oeuvre. On commence là où la première saison s'était arrété et on retrouve avec plaisir leurs personnages attachants. Ne comptez pas sur moi pour lâcher un spoiler.
Rendez vous plutôt sur :
http://www.mirinar.com.
Si vous avez aimé la première saison la deuxième devrait vous plaire. Et comme les auteurs font les choses en grand ils vous proposent pas moins de deux épisodes pour ce lancement. C'est Byzance.

samedi 20 décembre 2008

Petite musique de nuit de Lucius Shepard

Ce recueil nous offrent différentes facettes de leur auteur. On peut regretter toutefois que les deux obsessions habituelles de Shepard, le chamanisme et les univers paralléles ne soient pas présents dans ce recueil. Tout juste pourait-on considérer "la bête des terres intérieurs" comme entrant dans la première obsession. Les hallucinations du boxeur pouvant être considérées comme liées au monde des esprits. Souvent les meilleurs textes de Shepard sont ceux qui se passent en dehors des USA. Et avec ce recueil ça ne rate pas. "Tous les parfums d'Arabie" est un des meilleurs textes de ce recueil. On y trouve une Egypte d'un futur proche, une aventure façon road movie très fréquente chez l'auteur et enfin l'élément fantastique sous forme d'un prophétie et d'un destin extraordinaire du héros. La deuxième perle est sans contexte "une histoire de l'humanité" où il nous dépeint un future post apocalyptique avec ses secrets. Rien n'est vraiment ce qu'il paraît être.
Par contre les deux autres textes sont plus décevants. "petite musique de nuit" est une variation sur le thème du zombie où la contagion morte vivante passe par la musique joué par un quatuor de morts vivants. Et "l'Amérique du sport" est une nouvelle noire sans véritable éléments fantastiques.
Bref ce recueil est moins bon que peuvent l'être "le chasseur de jaguar", "la fin de la vie" ou "Thanatopolis".

vendredi 19 décembre 2008

Beneath ceaseless skies N°5

Cinquiéme numéro de webzine américain. Comme à son habitude deux nouvelles :
- Dunasby, fire and ice de Rebecca Lynn Cheney met en scène un elfe fort antipatique qui cherche à mourir et qui comprend rien à la vie.
- The Dragon child de J Kathleen Cheney nous propose un huit clos dans la demeure d'un magicien. Celui ci se charge de l'éducation de sa fille qu'il maltraite. Mais la tante de la petite fille va tout faire pour l'arracher à ses griffes. C'est un récit prenant et sans temps morts et où l'auteur sait ménager les surprises dans un récit qui au départ semble classique. En plus les relations entre les personnages sont très réalistes.

lundi 15 décembre 2008

Retour aux sources.

Ce qu'il y a de bien avec ce nouveau genre qu'est la paranormal romance, c'est que l'on voit des éditeurs qui n'avaient pas ou plus de collection ou de label consacrés aux littératures de l'imaginaire s'y mettre ou remettre. On pense à Berkeley, Doubleday, Knopf, Carol and Graff. Et même parfois ils gratifient leurs lecteurs d'un roman de fantasy classique. Bref en attendant la SF. Et sans doute la création de labels spécialisés d'ici quelques années.

lundi 8 décembre 2008

Encre dansante n°3

Cet Encre Dansant se consacre au rapport entre fantasy et western :
Le saloon de Wiliam Blanc nous plonge dans l'inconscient collectif. Ce saloon visité par ce touriste peut il être ailleurs que dans une hypothétique psychosphère ? En tout cas ça nous donne une occasion de réfléchir sur le genre qu'est le western.
Facture Sauvage d'Odile Kennel : une planète colonisée récemment, des colons qui préfèrent la vie dans des programmes de réalité virtuelle western. Quelle forme peut prendre la rébellion dans ce monde ?
Le tronc, la grume et le fluent de Timothée Rey : On retrouve avec plaisir l'univers d'Ongle. Ici le récit de fantasy est croisé avec les codes du western bien évidemment. Les arbalètes y remplacent les bon vieux six coups. Une vengeance avec comme enjeu un sac de graines rares. On y retrouve la verve et la poésie de l'auteur. Je ne cache pas que je suis par terre à la lecture de chaque nouvelle de Tim. C'est un des auteurs qui montent et qui mérite largemment le détours.
Un webzine sympa et attachant. Des textes de qualité. Rien à redire.

samedi 6 décembre 2008

Beneath Ceaseless Skies n° 5

Nouvelle livraison pour ce webzine américain. Deux textes au menu avec deux jeunes auteurs :
The Death God of Halla de Tina Conolly nous entraîne dans une histoire de vengeance avec un arrière fond à la fois religieux et familial. Un texte au niveau d'anglais assez soutenu et au style parfois très littéraire qui le rend difficile à appréhender. Mais l'effort vaut la chandelle.
Precious Meat de Catherine S Perdue est moàn véritable coup de coeur de ce numéro. Nous avons à faire à un texte d'où l'être humain est totalement absent (ce que j'aimerais voir plus souvent en fantasy). Les héros sont des Wogs, des êtres amphibies. L'auteur a véritablement construit une tranche de vie dont le protagoniste principal est un chef de meute. A travers ce fil rouge nous découvrons les Wogs, leur mode de vie, leur écologie, leur biologie. Ce texte n'est pas sans évoquer la nouvelle de Jack Vance "Terre Etroite" (Narrow Land). Catherine S Perdue est sans doute un auteur à suivre.