lundi 18 juillet 2011

Les espoir de l'imaginaire : Nicolas B Wulf

C'est au tour de Nicolas B Wulf de se prêter à l'exercice. Ce jeune auteur a comme beaucoup été révélé par ces deux piliers du fandom que sont Outremonde et Phenix Web Hors série.

1-Peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Je suis originaire de Rouen, né à l’aube de l’année 1980. J’ai suivi un cursus scientifique, qui s’est orienté vers les terrifiants arcanes mathématiques au fil des années. Les disciplines littéraires m’ont toujours épaulé dans les moments délicats, mon amour des mots ayant été omniprésent.
Côté musique, beaucoup de metal, pas mal de classique avec une prédominance des compositeurs d’Europe de l’Est et un peu de chanson française. Pas d’instrument dont je puisse revendiquer une quelconque maîtrise, pas assez de patience pour cela.
Un chat qui louche à la maison.
Ah oui, et j’ai une sainte horreur du fromage !


2-Comment es-tu arrivé à l'écriture ?

Autant que je me souvienne, j’ai toujours eu le goût de raconter des histoires. D’abord par des bandes dessinées aux univers inspirés par les dessins animés qui ont bercé mon enfance.
Après des premiers essais de textes de SF inachevés, c’est en 3e que le virus de l’écriture commence véritablement à s’emparer de moi, quand ma prof de Grec me lance sur l’idée de rédiger une nouvelle de SF revisitant les douze travaux d’Héraclès. En découle mon premier texte achevé, et ma première publication, en épisodes dans le journal du collège.
S’enchaînent ensuite des textes d’horreur, tous à inachevés à l’exception de la nouvelle Le Purgatoire. J’ai alors 16 ans et je ne sais pas encore que pendant l’été qui suivra, je débuterai LE projet, celui qui n’a connu de conclusion (temporaire ?) que 14 années plus tard sous le titre La Larme Noire, mon unique roman achevé à ce jour.
Pourquoi avoir écrit cette histoire de fantasy ? Sûrement par frustration. J’avais terminé le Seigneur des Anneaux quelques mois plus tôt, avait regretté l’absence de dragon malgré le pied énorme que fut cette lecture. Autre lecture décisive : celle des deux trilogies fondatrices de l’univers Dragonlance. Là, il y avait du dragon à revendre, mais j’aurais souhaité que la psychologie de certains personnages soit encore approfondie. Ce furent mes deux pierres angulaires pour me lancer : du dragon et du personnage avec une psychologie très développée. Finalement, je n’aurais vraiment travaillé que celle d’un seul de mes personnages (rires).
Et puis, à partir du moment où j’ai commencé à partager mes récits (merci à ma tendre moitié qui m’y a très fortement incité) et que les lecteurs ont répondu présents, tout s’est enchaîné et le plaisir d’écrire a pris une nouvelle dimension.


3-J'avais bien aimé ta nouvelle Esprits Racines. Comptes-tu revenir dans cet univers mêlant fantasy médiévale et vaudou ?

C’est déjà fait ! Lors de l’été 2008, je me suis replongé dans cet univers pour écrire un « feuilleton de l’été » : Par-delà l’océan. Il prend place juste après les événements d’Esprits Racines et nous permet de suivre Nickolah Dothiriel dans les pas de son père, et même bien au-delà. Je me sens vraiment à l’aise dans ce mélange des genres et je me suis beaucoup attaché à mes personnages. Une relecture récente m’en a apporté la confirmation.
L’ensemble des deux textes a été publié fin juin 2011 chez Numerik Livres, éditeur 100% numérique, sous le titre Par-delà l’océan.
Et les aventures de la Dalvénia et de son équipage de pirates sont loin d’être terminées. Je vais d’ailleurs travailler sur leur suite durant l’été.


4-Ton principal projet concerne des textes de cyber fantasy. Peux-tu nous présenter cet univers. Comment le définirais-tu pour le distinguer de celui de la franchise Shadowrun ?

Comment pourrais-je définir ce genre que je cherche à aborder avec cet ensemble de textes ? C'est le croisement entre Tolkien et William Gibson, la réunion entre Glen Cook et Bruce Sterling. Un style à ma connaissance peu abordé dans l'Imaginaire. Hormis la série de romans basée sur l'univers du jeu de rôle Shadowrun, je ne vois pas vraiment de roman qui traite de ce mélange des genres. Faerie Hackers, de Johan Heliot, s'y essaie mais, si ce roman est fort agréable, il ne pousse pas suffisamment loin le concept.
L'aspect fondamental, est que l'univers que je développe est un prolongement futuriste du nôtre, où les créatures fantastiques sont revenues à la vie, même si elles n'ont jamais vraiment disparu, et où la magie a fait sa réapparition, même si elle aussi n'a jamais vraiment disparu...
Je l’envisage comme une fusion de divers genres littéraires : la fantasy et le cyberpunk bien sûr, mais aussi le polar et le thriller, à la sauce SF.

Il me reste cependant beaucoup de travail à abattre pour définir un univers complet et cohérent, exploitable dans le cadre d’un roman. Pour le moment, ce sont des nouvelles qui vont m’aider à l’explorer et à en affiner quelques aspects.

Pour le comparer à celui de Shadowrun, je dois reconnaître que c’est difficile. Je maîtrise mal cet univers, ma connaissance se limitant à une ou deux parties du jeu de rôle et à la lecture d’une poignée de romans. Je pense que les deux univers doivent reposer sur des bases assez proches. C’est plus dans les récits eux-mêmes que se situera la différence. Shadowrun propose, dans la lignée du jeu de rôle, de suivre des indépendants en quête de missions pour pouvoir survivre (toujours très temporairement) financièrement dans la jungle urbaine. Du moins, c’est comme ça que j’ai vu cet univers. Il reste par cet aspect une source d’inspiration. Mais finalement, ce sont plus les jeux publiés par Casus Belli sous le système SimulacreS qui m’ont servi de base (Cyber Age bien sûr, mais aussi Capitaine Vaudou et même SangDragon).
Mes personnages, s’ils peuvent s’approcher par moment de ceux mis en action dans Shadowrun, ne seront que très peu dans des situations de mission commanditée, ou alors en tant que situation initiale, flashback ou intrigue secondaire. J’aimerais que cet aspect ne soit jamais au centre de mes récits.


5-Tu as également un projet de poème épique concernant un troll. Peux-tu nous parler de ce projet un peu fou ?

Il s’agit de La Geste de Klarg le Troll. J’ai eu un beau jour de janvier 2006 l'idée d'un cycle de poèmes mettant en scène Klarg le Troll, créature peureuse et chétive au destin étonnamment héroïque. L'ambiance que je voulais obtenir est celle d’une fantasy humoristique, sur toile poétique.
Les lecteurs se sont vite pris au jeu et moi aussi ! La première époque a duré 26 chants, et j’ai enchaîné sur une seconde période qui pour le moment stagne à 12 chants, mais qui en comprendra également 26 quand j’arriverai au terme.
Un projet d’édition numérique illustrée est en cours dans le cadre d’un hors-série du Codex Poeticus, mais c’est actuellement en stand by. Du coup je ne peux pas vraiment apporter de précision.


6-Quels sont tes autres projets littéraires ?

Je crois qu’il y en a déjà pas mal comme ça ! (rires)
Sérieusement, j’aimerais bien préparer un recueil de poèmes mêlant archives et inédits, autour d’une thématique SFFF. Et ces dernières semaines, l’envie de reprendre La Larme Noire avec une armée de bêta-lecteurs m’est revenue, alors que je partais dans l’idée que je ne pourrais rien en faire de plus. Par la même occasion, revenir en Noghaard pour faire revivre cet univers de fantasy me tente assez finalement…

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