lundi 28 janvier 2013

Paranormal : dangereusement innoffensif

La vague du paranormal a déferlé sur la fantasy américaine depuis le milieu des années 2000 avec une explosion depuis 2008. La tendance semble s'inverser. Ce marché a atteint une certaine maturité. Les éditeurs ne semblent plus vouloir sortir de nouvelles séries à la chaîne.
Le pourquoi du lancement de cette vague peut être intéressant. Certes, on peut penser que le public cible est la ménagère et que cela correspond à la stratégie des éditeurs souhaitant être plus présent chez Walmart. Mais il existe une autre explication plus inquiétante hélas. La paranormal fantasy est innoffensive.
La paranormal fantasy est plus innoffensive que la SF, littérature subversive s'il en est. Et en ces temps où le créationnisme gagne du terrain et que la droite la plus décomplexée du parti républicain n'hésite pas à manier les références religieuse contre la science instrument de propagande athée selon eux, il semble que la SF ne soit pas en odeur de sainteté pour des éditeurs souhaitant maximiser leur profit et cibler un large public. Traqueur Stellaire en parle mieux que moi : http://www.traqueur-stellaire.net/2013/01/creationnistes-contre-evolutionnistes-inquietante-situation-americaine/
La fantasy résiste mieux. Mais on remarque que beaucoup d'auteurs américains ont publié en Grande Bretagne avant de connaître les  joies de l'édition américaine. La fantasy parle de religion, peut se permettre de dénoncer l'intégrisme et les conflits religieux ( R Scott Bakker) ou alors développer des systèmes de croyance originaux. La fantasy à monde secondaire parle du polythéisme, analyse parfois le fait religieux. Et ça, ça ne peut également pas être suffisamment fédérateur pour une société clivée par ce même fait religieux.
Le pays européen où cette littérature marche le mieux c'est la France, pays en trains lui aussi de connaître une reprise en main religieuse. Comme dans les périodes précédentes où l'on a connu cet état de fait, la SF régresse. Je ai déjà parlé dans un long article : http://propos-iconoclastes.blogspot.fr/2009/11/imaginaire-censure-et-religion.html
 Et la fantasy résiste mais c'est quand même la bit lit qui tire son épingle du jeu. Pour être consensuel soyons innoffensif, c'est la parade que l'on a trouvé pour défendre l'imaginaire. Ca  en serait pitoyable si ça en était inquiétant.

lundi 21 janvier 2013

cuisine et science fiction.

La différence entre la sf pulp et les séries à licence c'est un peu comme celle entre le bistrot de quartier et MacDonald. Les bistrots de quartier, ils sont tous différents et on peu certes tomber aussi bien sur de la bonne nourriture que sur une infâme tambouille. Mais même dans ceux où l'on sert l'infâme tambouille citée précédemment on trouve une authenticité qui fera toujours défaut au MacDonald. Parce que MacDonald c'est de la cuisine industrielle, standardisée. Lorsqu'on on y va on sait ce que l'on va y trouver : des hamburgers.
Cette standardisation c'est également la marque des romans à licence. On a beau les confier à de très bons auteurs, ce ne sera jamais leurs personnages et leur univers. Ils ne feront qu'écrire une histoire décidée par d'autres ou dans le moins pire des cas dans un univers où les grandes lignes leur échappe. Bref à force d'être cadré dans un moule leur personnalité littéraire s'efface au profit de l'univers de la licence. Je préfère les bonnes collections artisanales comme pouvait être Fleuve Noir Anticipation. On y trouvait certes de la tambouille mais aussi de bons petits plats, ni trop riches, ni trop gras. Bref de petites perles littéraires qui surnageaient au milieu. Je préfère les bons artisans littéraires, de ceux qui paufinent avec amour leurs univers personnels pour en faire quelques choses de personnel, d'authentique. Ils vont y mettre un peu d'eux, de leurs origines. Parce qu'un Parisien n'écrit pas comme un Breton ou Auvergnat, comme un New Yorkais ne raconte pas les mêmes choses qu'un Texan. Bref une écriture qui vient des tripes.
J'aimerais toujours les histoires pleine d'extraterrestres, de robots, de vaisseaux spatiaux et de duels au pistolaser. Mais autant que ce soit une histoire originale qui me surprenne plutôt que le Xéme roman Star Wars ( et pourtant j'aime Star Wars).
J'aimerais toujours les récits de fantasy avec des guerriers, des magiciens, des créatures fabuleuses et des espèces non humaines. Mais là aussi autant que ce soit un univers unique qui ait une chance de me faire vibrer plutôt que la déclinaison d'un jeu vidéo à succès.

dimanche 20 janvier 2013

Mots et légendes n°7

Encore un numéro de bonne qualité avec des nouvelles extrêmement diverses. Cette fois ci on nous entraîne dans les sous terrains et les fonds marins.
- Marie Anne Cleden dans "noyer le poisson" nous parle de scientifiques extraterrestres qui étudient les fonds marins de notre bonne vieille Terre. Mais bien évidemment leurs intentions ne sont pas aussi pures qu'on pourrait le penser.
- Dans le "Parfum du pouvoir" Hans Delrue, auteur dont on se demande bien pourquoi il n'a toujours pas été publié dans les revues pros, nous entraîne à la suite d'un groupe de mercenaires chargés de protéger un politicien dans sa descente dans les égouts d'une cité de fantasy. Ses motivations sont bien entendus pas vraiment des plus honnêtes.
- "Centon des carrières du Val de Grâce de Gilles Thomas est un texte atypique composé de fragments de témoignage à propos de certains catacombes parisiens. Le fantastique y est ténu et tient surtout à l'ambiance. Mais on se prend tout de même au jeu.
- 'Le gardien au fond du puit" revisite une vieille légende française en y confrontant un voleur.
- C'est dans une ambiance plus étouffante que nous convie Grégory Covin avec "Le Dernier Palier". Il nous fait partager le quotidien d'une expédition sous marine qui comme de bien entendu se retrouvera confronté à l'horreur mais à une horreur cosmique tout à fait inattendue.
- Enfin "lettre à l'humanité" nous convie à la fin de l'humanité dans un texte sombre et désespéré où le dernier suvivant essaie de survivre justement à l'effondrement du dôme où il réside.

Mots et Légendes s'améliore de numéros en numéros. Celui ci n'est pas loin d'être le meilleur depuis le début de la webrevue. Si dans certains numéros précédents on avait pu reprocher des textes assez inégaux, ici les textes sont d'un niveau bien plus homogène et d'un très bon niveau. Mots et Légendes s'affirme comme une publication à suivre.

dimanche 13 janvier 2013

Les espoirs de l'imaginaire : Stéphane Desienne.


Peux tu te présenter en quelques mots ?
J'ai dépassé la quarantaine, papa de deux loulous, j'ai élu domicile à Orléans, et je travaille pour un organisme de recherche spécialisé en génomique. Ce qui peut expliquer par endroits les quelques petites touches science dans mes textes.
Comment es tu arrivé à l'écriture ?
J'ai longtemps gribouillé des histoires sans lendemain, jusqu'à ce que je me lance pour le plaisir dans un projet plus ambitieux sur lequel je travaillais au petit bonheur l'envie et le temps. Puis, désireux d'en faire quelque chose, mais sans expérience, sans point de vue extérieur sur ce travail, j'ai été aiguillé sur cocyclics, forum ou lecteurs et auteurs bêta-lisent les textes des autres et se font bêta-lire.
Lorsque j'ai présenté des extraits, je me suis vite aperçu qu'il y avait encore du boulot (beaucoup !)... Le projet a été complètement refondu, dégraissé, passé par les coupes franches, retravaillé, repensé, etc. Ça a été un long apprentissage sur le tas. Je me suis aussi aperçu que j'aimais cela, que le travail sur un texte ne me rebutait pas.
D'autres projets ont germés grâce à l'émulation de la communauté. J'ai alors soumis des textes au regard des professionnels par le biais des appels à textes, je me suis lancé dans le grand bain de l'édition.
Tu es en train de publier une série de fascicules numériques autour des zombies chez Walrus. La série s'intitule Toxic. Peux tu nous en dire plus ?
Oui, il s'agit d'une websérie mêlant invasion extraterrestre, apocalypse, et pandémie "zombiesque". Résumé :
Des extraterrestres envahissent la Terre car la chair humaine, c'est du caviar pour les aliens. Problème : les produits humains qu'ils convoitent sont transformés en produits avariés : des zombies.
Les aliens se rabattent alors sur les rares humains sains épargnés. Ces derniers sont aussi la proie des Zombies.  Le récit relate les aventures d'un groupe de surivants qui doivent échapper aux aliens, aux zombies et en quête d'un antidote. Les aliens recherchent eux aussi l'antidote car il pourra rétablir la valeur marchande de la race humaine.
La première saison compte 6 épisodes.
Les survivants sont localisés en Floride -une région que je connais pour y avoir séjourné à plusieurs reprises- les aliens sautant d'un point à l'autre de la planète au gré des résultats de leurs investigations. Nous les verrons à Dubaï, à New-York, dans le Sahara, en Sibérie, en Antarctique, à Nairobi au Kenya, dans le désert d'Atacama, aux Bahamas... à la recherche de l'antidote.
Via le forum Cocyclics, j'ai été contacté par le directeur de collection de Walrus qui s'est montré intéressé par le concept. Après lecture du pitch, d'éléments de scénario, il a voulu lire les deux premiers épisodes et le synopsis détaillé de la saison 1. Il s'est avéré que le concept était à la hauteur de leurs attentes, nous avons donc mis en place la collaboration. Corrections, recadrage, modifications du scénario, ajouts de scènes, ont abouti à la publication du premier épisode en décembre.
Cela a été ma première expérience de travail éditorial qui se passe très bien, c'est formateur, je poursuis mon apprentissage de jeune auteur.
Peux tu nous présenter ton roman Contre Mesure, actuellement en recherche d'éditeur ?
Contre-Mesures est un roman SF pour un public jeunes adultes, dont les héros humains sont des adolescents et des enfants ; pour cause, ils sont nés en même temps que l'installation de la colonie, dix-huit ans auparavant. Ils ont été transportés sur un vaisseau semeur à l'état d'embryons depuis la Terre au cours d'un très, très long voyage. L'avantage étant de ne pas avoir nourrir, ni loger les passagers et l'équipage.
Malheureusement pour eux, c'est la colonie qu'à choisi la Peste pour échapper aux agents du Bureau des Contre-Mesures, une sorte de super-FBI galactique où siègent de nombreuses races : aquatiques, reptiliens, amphibiens, hybrides chlorophylliens etc... Le Bureau protége la grande société multi-raciale du Domaine de Co-prospérité des menaces extérieures et étudie les civilisations émergentes.
L'un des agents, un calamar, a poursuivi la Peste jusqu'à la colonie humaine,. La Peste est une sorte de parasite mi-organique, mi-quantique qui s'est cachée au coeur des installations, à l'insu des colons. L'agent va d'abord devoir convaincre les jeunes humains de la menace... et trouver le moyen de détruire la Peste avec leur aide.
Le roman est en quête d'un éditeur depuis mai/juin 2012. 
Le projet se déroule sur deux plans : un humain avec la colonie, son développement avec des thèmes comme "grandir sans parents", la "procréation artificielle", le "désir de maternité", "la survie", etc... Et un plan extraterrestre : une société multi-raciale étendue sur des milliers de mondes avec ses règles, ses codes, ses guerres, ses peurs...
Peux tu nous parler de Jachères, roman en cours d'écriture ?
Jachère est un projet pur SF, bouclé à 95% environ.
Le résumé : L'Espace Humain compte une centaine de mondes prospères reliés entre eux par des connecteurs quantiques permettant de passer de l'un à l'autre. La Terre, polluée, est devenue inhabitable, et donc mise en Jachère jusqu'à ce que l'écosystème se charge de la nettoyer de nos déchets, ce qui prendrait des siècles.
Les CQ, utilisés selon une configuration particulière, ont dévoilé une proprité inattendue : ils influent sur la vitesse d'écoulement local du temps, à l'échelle d'une planète. Dès lors, accélérer la Jachère de la Terre devient l'obsession d'un magnat de l'industrie car une évolution accélérée de la biosphère c'est une perspective de gains substanciels.
Des contrebandiers, alléchés eux aussi par la promesse de fortune et des informations précises, décident de se rendre sur Terre afin de piller des anciens bunkers abritant encore des oeuvres d'arts à la valeur inestimable sur le marché parallèle.
Quand ils arrivent sur place, la Terre est entourée d'un étrange voile et a veilli de 5 millions d'années... Sur cette Terre bouleversée, méconnaissable, un homme a traversé les âges, les habitants le connaissent sous le nom du guérisseur. C'est lui que l'un des contrebandiers, fraîchement intégré à l'équipage, Marcus, est venu enlever pour le compte de Cathédrale. Mais il n'est pas seul, le guérisseur a aussi attiré l'attention du magnat.
Quels sont tes autres projets littéraires ?
J'ai une nouvelle de SF qui sera publiée au printemps dans l'AOC 28 de Présence d'Esprit. J'en ai achevé la correction il y a quinze jours. Sans entrer dans le détail, il y est question de l'enlèvement du Maréchal Rommel en 1944 par des aliens. 
Je viens de finir la première correction des Dividendes de l'Apocalypse. Une novella de 38 000 mots où l'on y retrouvera le cardinal Valero dans une sombre histoire de complot et d'Apocalypse au Nouveau-Vatican.
Les Zombies pourraient être de retour dans 2 nouvelles que je conserve sous le coude, dont l'une a déjà quelques scènes écrites. Je ne sais pas exactement ce que j'en ferais. Depuis que j'ai mis le nez dedans, je trouve qu'il y a encore du potentiel sur ce thème.
Contre-Mesures 2 : Raz'r est en projet. Il y sera question cette fois-ci de l'homme de Néanderthal et des aliens. Scénario et synopsis sont posés. Y'a plus qu'à... mais pour le moment la priorité va à Toxic.
Il y aura aussi la deuxième saison Toxic à mettre sur pied.
J'aimerai aussi participer à un ou deux AT, je verrai en fonction du temps, 2013 va être assez chargé.