jeudi 14 mars 2013

Je suis old school et je ne me soigne pas.

C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes. Et parce que je pense que la SF d'avant était meilleure que celle d'aujourd'hui, cela fait de moi un ringard. Mais bon ce qui me rassure c'est que je ne suis pas tout seul. Et même chez les anglophones l'exaspération gronde contre le post modernisme ( vous savez cette attitude qui consiste à rompre avec ce qui précède). Même des gens respectables s'y mettent. Je lisais récemment un article ou Mike Brotherton ( auteur de SF mais aussi astrophysicien) s'emporte contre la singularité qui est pour lui plus un dogme quasi religieux que de la vraie science. Sur son blog Athena Andreatis critique de manière très violente l'idéologie transhumaniste et défend une SF plus soft. Elle va même jusqu'à dire la SF soft est parfois plus rigoureuse sur le plan scientifique que la hard SF ( une opinion que je partage assez, d'ailleurs). Elle est aussi à l'origine de Other half of the sky, une anthologie de space opera féministe brillamment fundraisé fin 2012.
Il faut voir que des projets plus old school finissent par sortir du bois. Et l'homme qui symbolise cette reconquête old school se nomme Brian Thomas Schmidt. Il a publié deux romans de space opera chez une small press et a fundraisé deux projets d'anthologies de space opera qui ont tous les deux été financés.
Le old school revient aussi en force en fantasy. Après la vague du grimm and gritty, on en vient à des valeurs plus traditionnelles. Notamment la sword and sorcery qui fait son retours grâce aux plumes de James Enge, Saladin Ahmed ou John R Fultz. Et on voit arriver une fantasy plus "free style" grâce à Bradley Beaulieu ou aux derniers romans de Martha Wells, retours d'une époque où les auteurs osaient explorer n'importe quelle direction même les plus improbables. Et surtout on s'éloigne du canon à la Tolkien qui étaient l'arbre qui cachait la forêt et même l'empêchait d'évoluer.
Je suis old school, mais comme le old school revient, je ne pas seul. Je me sens beaucoup moins dans la peau d'un ringard. Ca fait plaisir quand les nains s'assoient sur les épaules des géants plutôt que de les ignorer. Les choses vont enfin pouvoir évoluer car en littérature comme ailleurs il n'y a pas de futur sans passé.