mercredi 30 juillet 2014

Le old school revient

C'est la constatation que l'on peut faire si l'on se penche sur ce que va produire le cinéma de SF dans les mois qui viennent. La franchise Star Wars est relancée et un nouveau Mad Max va sortir au cinéma dans les mois qui viennent. Le old school n'épargne pas le milieu des jeux vidéo puisqu'une franchise légendaire des années 80, Elite voit la sortie d'un nouvel opus alors que rien n'était sorti depuis bien longtemps. Sans oublier Metal Hurlant qui se paye une adaptation à la télé.
Ce goût pour le old school est bien connu du milieu des rôlistes qui semblent avoir une fascination pour le pulp et la SF populaire des années 70 / 80. Dans la blogosphère anglophone on ne compte plus les MJ qui parlent des campagnes sword and sorcery ou de science fantasy à l'ancienne. Est ce un régression ? Peut être pas. Après le développement du grim and gritty des années 2000, une partie du public cherche une ambiance plus légère et des auteurs plus décomplexés qui développent un imaginaire à la fois personnel et ultra-populaire. Des auteurs qui ne limitent pas leur imaginaire. Qui se foutent d'écrire de la vraie SF ou de la science fantasy pour peu que ce soit fun. Un imaginaire sans doute plus rock'n roll que celui nous avons aujourd'hui.
Bref ils ont trouvé dans les vieux textes, ce qu'ils ne trouvent plus dans l'imaginaire d'aujourd'hui. Ils appellent de leurs voeux une synthèse entre le coté décomplexé de la SF et la fantasy de la fin des 70 et du début des 80 et la manière d'écrire et les thématiques d'aujourd'hui. Je pense que le mélange est possible et peut prendre.

mardi 29 juillet 2014

Choc esthétique

La SF a subi au cours de son histoire plusieurs chocs esthétiques. Les univers d'hier ne sont plus ceux d'aujourd'hui. Par exemple les années 70 ont amené l'esthétique du rock'n roll dans la littérature de SF.  Et aujourd'hui je crains que la SF n'ai en partie oublié l'importance de cette dimension esthétique.  La SF c'est un peu comme les ordinateurs. Pendant longtemps on ne s'est pas préoccupé du design et Apple est arrivé dans les années 90 et l'on s'est rendu compte que le design était important dans la vente d'un ordinateur.
Il existe donc une dimension esthétique, un véritable design littéraire : l'univers, son ambiance ainsi que les images fortes que l'auteur va installer dans son récit. Les vers des sables de Dune sont inoubliables et totalement indissociables du roman, c'est un élément fort qui appartient au design littéraire de l'oeuvre. Ce qui est rassurant c'est que l'on assiste à un retour de ces éléments chez les jeunes nouvellistes anglo-saxons. Des auteurs comme Yoon Ha Lee, Aliette de Bodard ou Cat Rambo soignent ainsi énormément leur worldbuilding. D'ailleurs cette notion de worldbuilding a resurgi il y a quelques années, disons à la fin des 2000, alors qu'auparavant on en parlait très peu. Le jeune génération est très intéressée par ces processus de création d'univers. Je ne sais pas ce que cela va donner dans l'avenir mais ça laisse présager de bonnes choses, notamment quand certains de ces auteurs passeront au roman (puisqu'ils en ont en chantier).
Certains nouvellistes francophones semblent avoir les même préoccupations : je pense notamment à Sébastien Ruche, Philippe Deniel ou Aurélie Wellenstein mais il y en d'autres également.
Cette dimension esthétique pousse les auteurs à explorer plus avant leur espace mental et à livrer des univers plus personnels. Certes ils ne travaillent pas à partir de rien et puisent largement au pot commun. Mais la manière dont ils agencent les jouets et même les jouets qu'ils sélectionnent font de leur oeuvres quelques choses de personnel, loin des univers interchangeables. En fantasy le processus est largement avancé. Nul doute qu'en science fiction il suivra largement.